S’enrichir par le partage
Pourquoi faire le choix d’une gouvernance coopérative ?
Quels sont les enjeux et les difficultés ?
Quels impacts cela induit-il sur le modèle managérial et les pratiques d’accompagnement des structures sociales et médico-sociales?
L’ALPA représentée par Nicole Cotret Diaz, administratrice, Virginie Laurent résidente de la Pension de famille Soleil et Hervé SUE, Directeur général de l’ALPA ont été invités à s’exprimer sur ces questions, le 24 février dernier, lors du colloque « PARTICIPATION ET GOUVERNANCE », organisé à Martigues par l’ANDESI et le Collège Coopératif Provence Alpes Méditerranée (CCPAM). Cette journée était destinée aux gouvernances associatives, aux cadres des associations et aux étudiants (CCPAM).
Retour sur l’intervention de l’Alpa
Favoriser le pouvoir d’agir, c’est accompagner du point de vue des compétences et non des défaillances.
Virginie a rencontré l’Alpa il y a deux ans, et participe aujourd’hui activement à la mission sociale et citoyenne de notre association d’aide au logement basée à Aix en Provence.
D’emblée, elle livre son message :
grâce au mode d’accompagnement délivré par l’association, basé sur le pouvoir d’agir, je ne peux plus me définir comme une personne accompagnée. Je suis une résidente.
En participant avec assiduité aux activités, Virginie a nourrit le lien social et la convivialité au sein de la Pension de Famille où elle habite en centre-ville d’Aix-en-Provence. Inauguration festive de l’espace collectif baptisé « Soleil » , exposition photo, fête des voisins, participation au journal interne, etc.
Autant d’activités et d’ateliers collectifs proposés par l’association qui ont produit en elle de nouvelles forces et qui ont tant contribué à la réussite du projet solidaire de l’Alpa dans cette résidence sociale.
Un mode de gouvernance en cohérence avec un Projet associatif qui est toujours resté fidèle aux valeurs et principes de départ
» C’est l’ADN de l’Alpa » souligne d’emblée Hervé Sue, dans son intervention sur le mode de gouvernance coopérative engagée depuis 2019.
Choisir une gouvernance coopérative, c’est œuvrer collectivement.
Hervé SUE, Directeur général de l’ALPA
C’est mettre en cohérence l’organisation opérationnelle, les instances de l’association et les valeurs et principes de la mission
Sur le modèle managérial et les pratiques d’accompagnement, il en souligne par ailleurs les enjeux : « le rapport que l’on a avec le public accompagné dit toujours le rapport que l’on a avec ses collègues de travail.«
Une gouvernance participative, c’est une gouvernance ouverte.
Nicole Cotret Diaz aujourd’hui administratrice en témoigne. Directrice des interventions sociales du CCAS d’Aix-en-Provence, elle a longtemps été un partenaire privilégié de l’Alpa. De nombreuses actions ont été portées ensemble : gestion d’immeubles en centre-ville, portage collaboratif de la CCAPEX etc. Ce tissage de liens ne s’est pas rompu à son départ à la retraite et même si Nicole déclare « se sentir en rodage dans ce CA particulier », c’est cette volonté d’aller de l’avant dans ces nouvelles pratiques qui l’encourage aujourd’hui à renouveler son mandat d’administratrice au sein du CA.
Vers une gouvernance horizontale ?
Un CA ne doit pas être « un plateau technique » rappelle Hervé Sue mais bien une instance politique qui aide à redimensionner les rapports et à lutter contre l’aspect technocratique et vertical induit par les politiques publiques et les financements : « c’est une lutte de tous les jours et apprendre à gérer sans cesse du contradictoire ».
Trouver l’entre-deux est en quelque sorte l’objectif : une gouvernance où chacun serait à équidistance du cœur du projet. Un juste chemin à tracer entre déification du collectif et instrumentalisation des personnes dans leur participation à la décision.